Vendredi 2 mars Sortie à St Michel de Frigolet
Beaucoup d’incertitudes pour l’équipe d’organisation Mary, Françoise, Anne Marie.
Pour cette première cueillette de l’année, elles ont décidé qu’il fallait sortir, malgré le retard évident de la végétation, le gel constant et le manque de pluie.
Le soleil au rendez vous depuis plusieurs jours incite à faire cette sortie. Seize personnes se retrouvent devant l’abbaye avec le plaisir de vivre la sortie de l’hiver.
(1)
Françoise se propose de nous accueillir en fin de balade dans le jardin de son restaurant.
Elle décide avec Anne Marie d’explorer de nouveaux espaces à proximité de notre lieu de rendez-vous. La partie la plus humide est prévue au retour, à proximité de l’Abbaye.
Comment décrire nos déplacements attentifs, en quête d’éventuelles promesses végétales.
Notre plaisir est déjà de nous retrouver dans cette belle nature, avec ce soleil lumineux, ces échanges spontanés, ’’Un brin d’herbe entre les dents.’’
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Moments propices à des sourires, à des histoires de plantes…(entendues parmi d’autres) :’’ Le loup adopté par le chaperon rouge a dû promettre de rester végétarien.’’ . Chacun invente de multiples autres variantes inattendues … entre deux observations de terrain.
Les premières feuilles naissantes de l’asphodèle (3)
; drues, vert foncé, à ras du sol, attirent très rapidement l’attention. Certains les comparent, à celles d’un ananas.
Cette période peu productive nous incite à réfléchir au comportement de nos ancêtres cueilleurs.
L’asphodèle, alimentation de survie offre ses bulbes à cuire, mais peut être aussi ses premières pousses. Le blanc des feuilles encore inséré dans le sol émet moins d’amertume que le vert.
Comment cuisiner au mieux ce végétal ? Voilà de quoi ‘’alimenter’’ les échanges entre participants. Des propositions fusent, une cueillette s’organise.
Soudain, aperçu à ras du sol, l’unique très jeune spécimen de laitue vivace
(4).
Broderie fine et verte très découpée, elle capte tous les regards. Certains à genoux se relèvent avec difficulté. J’ai du faire de même pour obtenir la photo.
L’absence de nouvelles ressources nous oriente vers les valeurs sûres quasi constantes de ces terrains de garrigue.
Le thym(5),
le romarin (6)
méritent nos cueillettes avec leurs infinis usages salés et sucrés. Ils offrent encore d’autres applications, la gelée de thym, le romarin en couverture pour un gâteau au chocolat. Françoise a prévu toutes ces expérimentations savoureuses au goûter.
Des lieux abrités nous fournissent quelques promesses de pimprenelles, pissenlits et autres crépis, mais pas encore assez pour une cueillette.
Le cheminement du retour est ponctué d’autres observations comme les nombreux ‘’grattés’’(7)
des lapins ou la pointe asséchée des végétaux saisis par le gel, en cours de pousse.
Nous arrivons près de l’Abbaye, dans une zone semi boisée et humide, habituellement très fournie en espèces délicates et goûteuses.
C’est là que Françoise a cueilli de quoi réaliser le repas collectif qu’elle nous destine.
La véronique à feuilles de lierre (terrestre) est à petites fleurs blanches(8).
Elle est bien meilleure que la véronique de Perse à petites fleurs bleues, (citation Françoise), Dans ce même lieu, de proche en proche,
la stellaire(9),
l’alliaire, des rumex ‘’violon’’(10),
des silènes(11),
du plantin lancéolé.
Nous rejoignons la cour du restaurant au soleil avec ses tables et ses bancs.
La dégustation traditionnelle s’organise : (12)
Goûter avec deux gâteaux dont celui au chocolat et au romarin avec boissons chaudes. Un peu plus tard, un taboulé à la véronique et aux citrons confits (13)
, accompagné du vin bio Pélisson et d’un dessert de fromage blanc parfumé à la gelée de thym.
Comme souvent, un moment hors du temps se développe, ici au détour d’une information :
Françoise ne trouvant plus le temps d’une séance d’aquarelle, nous délivre quelques informations sur l’utilisation des couleurs et évoque le gris des pétales de fleurs d’amandiers.
Soudain une question jaillit comme un doute sur l’existence de ce gris !
Françoise pour illustrer son propos, quitte l’assistance pour aller chercher hors de la cour une branche fleurie. (14) Tout le monde attend, suspendus dans ce soleil qui descend.
Une nouvelle explication autour des fleurs ne semble toujours pas convaincre celui qui a posé la question. (15)
Françoise se retire à nouveau, revient munie des accessoires du peintre et esquisse sur un carnet, cette fleur d’amandier faite des nuances de gris (16)
. La lumière est au couchant, le froid a gagné l’assistance qui suit cette fleur née d’un reste de lumière et du gris de la nuit.
A bientôt, soyez nombreux et nombreuses le jeudi 22 Mars.
Nous fêterons le printemps, en espérant que la pluie aura eu la bonne idée de tomber les jours pécédents.